10000 inconnu.e.s

Environ 200 personnes photographiées par soirées. 10 000 milles inconnu.e.s…

En surface, la couche d’identité publique, celle que l’on montre.

Dans le cadre du groupe et de la fête, l’identité personnelle de chacun s’efface au profit de cette identité publique, chacun.e devenant le mari, la femme, l’ami, le père, la fille, etc… de l’autre : l’identité devient relative.

Reste que l’identité personnelle ne se révèle toujours que partiellement, notamment dans la représentation visuelle.

En décidant de décontextualiser ces images et de les re-photographier en Polaroïd, je rajoute un filtre à la représentation de chacun.e et de l’autre – en mon cas. Je les institue aussi, comme photographies vernaculaires créant un artifice, une illusion totale de photographies vernaculaires. Le dispositif mis en place annule-t-il le caractère vernaculaire ou le révèle-t-il, présentant ces images comme un archétype de la photo de famille à usage unique et familial. Ce filtre, cette couche supérieure de matière ajoutée via le Polaroïd cache davantage encore ces personnes et les éloigne de moi, mais n’est-ce pas la représentation la plus honnête que je pouvais en faire, prenant ma revanche sur cet abattage photographique?